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deDonald L. Wasson, traduit parBabeth tive-Cartwright

publi le 14 fvrier 2023couter cet articleXDisponible dans ces autres langues:anglais

LespîtresdHoracesont une srie de lettres donnant de sages conseils divers amis. Quintus Horatius Flaccus, plus connu sous le nom dHorace (65-8 av. J.-C.) crivit 20 lettres vers 20-19 avant J.-C., rassembles dans lespîtres I, tandis que lespîtres II, trs probablement crites la fin de sa carrire, ne contiennent que deux lettres: une lempereurAugusteet une Julius Florus.

Quintus Horatius Flaccus vit le jour Venusia, dans la province des Pouilles, au sud-est de lItalie, le 8 dcembre 65 av. J.-C. Son pre, un affranchi, travaillait comme commissaire-priseur et aurait t rduit en esclavage lorsque Venusia fut capture par les Romains pendant laguerre socialede 91-87 av. J.-C. Bien que fils dun affranchi, Horace put frquenter lcole trs respecte dOrbilius Rome et tudier ensuite Athnes. En 43 av. J.-C., alors quil tait Athnes, il fit la connaissance de lun desassassinsdeJules Csar, Marcus Junius Brutus. En tant que tribun militaire(tribunus militum), il combattit aux côts de Brutus dans le camp des vaincus lors de labataille de Philippesen 42 av. J.-C.

son retour Rome, il dcouvrit quil avait perdu les biens de son pre. Il dcrivit son sjour Rome aprs Philippes dans une lettre son ami Julius Florus :

...Aprs la bataille de Philippes, humili comme un oiseau auquel on a coup les ailes, je me trouvai mon retour dpouill de la maison et du bien de mon pre; la pauvret me rendit alors tmraire, et je devins pote.(Epîtres, II-ii, collection Panckoucke, Remacle)

Le jeune pote eut du mal sadapter sa nouvelle vie Rome. La spcialiste Edith Hamilton crit qu son retour de Philippes, il commença crire, mais ces premiers crits faisaient preuve dune amertume, voire dune brutalit parfois, qui montrent quel point il tait proche des dangers dtre dfinitivement perverti et rabougri (120-121). Mais cela ne dura pas longtemps et il put obtenir un poste de commis auprs dunquaestor(scriba quaestorus).

En 38 avant J.-C., grâce sa connaissance des potesVirgile(70-21 av.J.-C.) et Varius Rufus (74-14 av. J.-C.), il fut prsent Caius Maecenas (Mcne), riche Romain qui rassemblait autour de lui un cercle de jeunes potes. Plus tard, Mcne offrirait au jeune pote une ferme sur les collines de Sabine Tivoli o il construirait une villa, qui serait son sanctuaire loin de Rome. Dans cette villa, Horace put mener une existence tranquille, loin des pressions de la vie urbaine.

Consacrant sa vie la posie, lamiti dHorace avec Mcne et Virgile le rapprocha de lempereur romainAuguste (r. de 27 av. J.-C. 14 ap. J.-C.), qui, heureusement pour les deux potes (etOvide), tait un protecteur des arts. Malgr son allgeance prcoce lun des assassins de Csar, Horace finit par devenir un ami proche de lempereur. Ce dernier lui offrit un poste au sein du personnel imprial, mais Horace refusa. Cependant, en 17 avant Jsus-Christ, il accepta la demande de lempereur dcrire un pome lyrique : leCarmen Saeculare,ou Hymne sculaire, qui clbrait lesLudi saeculares,les Jeux sculaires.

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crite sur une priode de 30 ans, lœuvre dHorace comprend sesSatires, sespodes, sesOdes, sespîtreset le longArs Poetica. Les pomes dHorace tmoignent dune joie de vivre et dun amour de la nature. Ils ne parlent pas seulement de politique mais aussi de son admiration pour le mode de vie rural. Le style potique dHorace est considr comme riche, laconique et pointu. Il crivit lesSatiressemi-autobiographiques en 36-35 avant J.-C., les 17 pomes despodesen 30-29 avant J.-C. - beaucoup dentre eux furent crits avant sa rencontre avec Mcne mais publis plus tard - et enfin, les 88Odesen 13 avant J.-C. - des pomes qui clbrent les ralisations militaires et politiques dAuguste, en particulier labataille dActium. Les lettres despîtres Ifurent crites vers 20-19 avant J.-C. ; en revanche, les dates exactes despîtres IIet de lArs Poetica, plus tardives, sont inconnues.

Odes dHoraceDigital Collections at the University of Maryland (CC BY-NC-ND)

Avec lArs Poetica, lesEpîtres IIreprsentent le dernier chapitre de la carrire du pote. LArs Poetica- sur lart de la posie - fut la plus longue et la dernire de ses œuvres. Selon lauteur et traducteur Stephen Harrison, toutes trois partagent le sentiment de lauto-localisation dHorace dans lalittratureromaine. Elles sintressent un thme central : lutilit du pote, et dHorace en particulier, dans la communaut de Rome. Il tait fier de ce quil avait accompli et de sa place dans la posie romaine : le premier jai port mes pas dans une carrire inconnue ; mon pied na point foul la trace dun devancier.(pîtresI-xix). Dans lespîtresI-xx, il parle aussi de ses derniers jours et de la façon dont il espre quon se souviendra de lui : ...apprends-leur que, n dun pre affranchi et sans biens, jai pris un essor que mon humble nid ne semblait pas comporter. Ainsi, ce que tu me feras perdre du côt de la naissance, je le gagnerai en mrite personnel.

Comme dans sesSatireset sesOdes, Horace tente, dans sesEpîtres, de persuader ses amis de mener une vie rflchie et modre, en vitant le stress et les excs. Ce dsir dune vie raisonnable, ainsi que son amour pour la solitude de sa villa, sont des tmoignages de son sjour Athnes. Pendant la majeure partie de sa vie adulte, Horace eut toujours un profond respect et une grande admiration pour laphilosophie grecque, en particulier pourpicure(341-270 av. J.-C.). Dans les lettres despîtresI,il renonce aux frivolits de la posie pour les proccupations srieuses de laphilosophie. Dans une lettre Julius Florus, Horace parle de sa transition vers la philosophie et tente de persuader Florus de le rejoindre :

Et toi-mme quas-tu entrepris ? abeille lgre, autour de quelle fleur voltiges-tu ? Ton gnie nest point vulgaire, nest point inculte, nest point abâtardi ... Ah ! si tu pouvais te soustraire linfluence glaciale de tes passions, tu suivrais la cleste sagesse partout o elle te guiderait. Petits et grands, que ce soit le but de nos travaux et de nos tudes, si nous voulons vivre chers la patrie et nous-mmes.

(EpîtresI-iii, collection Panckoucke)

Ce dsir de partager son amour de la philosophie et de persuader les autres de le suivre se retrouve dans une lettre adresse un jeune ami de la famille, Lollius : Jeune ami ! voici le moment de nourrir votre âme encore pure des paroles de la raison ; confiez-vous aux maîtres les plus sages.(EpîtresI-ii). Lamour dHorace pour la tradition grecque est galement vident dans son admiration pour le pote grec Homre, quil prfre en tant qucrivain moral. Au dbut de sa lettre Lollius, il crit quil a relu Prneste le chantre de laguerre de Troie; jai relu ce pote, qui nous apprend avec plus dvidence et de sagesse que Chrysippe et Crantor, ce qui est honnte ou honteux ce qui est utile ou ce qui ne lest pas.. (pîtres I-ii). Aprs avoir racont les histoires deTroie, dUlysse, dAchille, Horace conseille Lollius dentreprendre hardiment ltude de la vraie sagesse et, pendant quil est encore jeune et que son esprit est intact, de sappliquer devenir le maître de la moralit(EpîtresI-ii).

Horace lit devant McneFyodor Bronnikov (Public Domain)

Dans lune des lettres Mcne, Horace dcrit certains des changements importants survenus dans sa vie :

Mes goûts ont chang avec lâge... Adieu donc les vers ! adieu les vains amusements de ce genre ! Ltude et la recherche du vrai, du beau, voil dsormais toute mon occupation, voil les trsors que jamasse pour les trouver au besoin.(pîtresI-i)

Horace aimait par-dessus tout sa villa sur les collines de Sabine, prfrant la vie la campagne celle de la ville. Dans une lettre Aristius Fuscus, il fait lloge de la vie la campagne : Si notre but, mon cher Fuscus, est de vivre de la manire la plus conforme la nature; sil faut, comme pour poser les fondements dune maison, choisir dabord un emplacement convenable, en est-il de plus favorable ce dessein quune campagne heureusement situe ?.(EpîtresI-x) Dans une lettre son intendant, il parle de sa rticence aller la ville :

Quand tu vivais la ville, tu faisais des vœux secrets pour aller habiter la campagne, maintenant, devenu campagnard, tu dsires la ville, et les bains, et les jeux.

Pour moi, tu sais que je suis fidle moi-mme, et tu me vois quitter les champs avec tristesse, toutes les fois que de maudites affaires me traînent Rome.

Ses lettres et versets prconisent de se contenter de son sort dans la vie et de ne pas sinquiter de ce que lavenir peut apporter. Mais contrairement cela, il restait trs conscient de linvitabilit de la mort. Dans une lettre relativement courte adresse Albert Tibrellus - un critique des œuvres dHorace - le pote lavertit que les dieux lui ont donn la richesse et la possibilit den profiter, mais lui rappelle ensuite la possibilit de mourir tout moment : Au milieu de lespoir et des soins, au milieu des craintes et des inquitudes, pense que chaque jour qui brille sur toi est le dernier. Horace termine sa lettre par un commentaire plutôt sarcastique : Lorsque tu auras envie de rire, viens me voir ; tu me trouveras gras et brillant des soins que je donne ma personne ; tel, en un mot, quun pourceau du troupeau dpicure., une rfrence subtile au philosophe grec qui prônait une vie de plaisir(pîtresI-iv).

Quinctus, Horace crit encore sur le thme de la mort : Car celui qui sera cupide sera aussi inquiet : mais celui qui vit dans linquitude ne sera jamais, mon avis, libre.(EpîtresI-xvi). Il ajoute quun individu qui est plong dans laccroissement de sa fortune a dsert le chemin de la vertu. En fin de compte, il dit Quinctus que La mort est le terme o tout finit.(EpîtresI-xvi)

Horace crivait pendant une priode de transition de lhistoire romaine, alors que laRpublique romainetait remplace par unempireet un empereur. Dans une longue lettre(pîtresII-i), il crivit lempereur sur les origines et le caractre de la posie en Grce et Rome. Dans le premier paragraphe, il complimente Auguste sur son rôle dempereur : Quand tu soutiens seul tout le poids du fardeau de lempire, quand tes armes assurent la tranquillit de lItalie, que tes mœurs lpurent et que tes lois la corrigent, ...

Tte en bronze dAugusteCarole Raddato (CC BY-SA)

Alors que le temps passait et que son dsir dcrire sestompait, il crivit Florus : Les annes, dans leur fuite rapide, emportent un un tous nos avantages : elles mont dj ravi la gaiet, lamour, les festins et le jeu; maintenant elles cherchent marracher la posie: que puis-je y faire ?(EpîtresII-ii) Bien quil ait renonc crire des vers, il navait pas perdu son amour de la posie; cependant, malgr son propre succs et le respect des autres potes, il semblait peu sûr de lui et remit en question sa propre position, incertain de sa place dans la postrit. Il crivit: Quant moi, si mes dfauts me plaisent ou si je ne men aperçois pas, jaime mieux passer pour un fou ou pour un pote sans art, que dcrire sagement en me mettant la torture.(EpîtresII -ii).

Les Epîtres I contiennent 20 lettres, tandis que les Epîtres II nen ont que deux.

Horace crit sur divers sujets, notamment limportance de la philosophie, ltude, la place dun pote Rome, le contentement dans la vie et linvitabilit de la mort.

Flaccus, Quintus Horatius & Smart, Christopher.

Hornblower, Simon & Spawforth, Antony & Eidinow, Esther.

Babeth sest consacre la traduction aprs avoir enseign langlais au British Council de Milan. Elle parle couramment le français, langlais et litalien et a 25 ans dexprience dans le domaine de lducation. Elle aime voyager et dcouvrir lhistoire et le patrimoine dautres cultures.

Donald a enseign lhistoire antique et mdivale ainsi que lhistoire des tats-Unis Lincoln College (Illinois). ternel tudiant dhistoire depuis quil a dcouvert Alexandre le Grand, il met toute son nergie transmettre son savoir ses tudiants.

Wasson, D. L. (2023, fvrier 14).pîtres dHorace [Horaces Epistles]. (B. tive-Cartwright, Traducteur).World History Encyclopedia. Extrait de

Wasson, Donald L..pîtres dHorace. Traduit par Babeth tive-Cartwright.World History Encyclopedia. modifi le fvrier 14, 2023.

Wasson, Donald L..pîtres dHorace. Traduit par Babeth tive-Cartwright.World History Encyclopedia. World History Encyclopedia, 14 fvr. 2023. Web. 12 mars 2023.

crit parDonald L. Wasson, publi le 14 fvrier 2023. Le titulaire du droit dauteur a publi ce contenu sous les termes de licence suivants:Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareAlike. A noter que les contenus lis cette page peuvent avoir des des termes de licence diffrents.

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